Je suis une fourchette, je demeure dans un restaurant
En compagnie de mes soeurs, de cuillères et de couteaux.
Je suis de forme très banale et en mauvais argent
Et après tant de services j' ai grand besoin de repos,
Vis là depuis des décennies, ai oublié le temps,
Et présentement , je suis à cran et je suis à dos...
Lorsque je songe au nombre de bouches qui m'ont salie,
Me léchant, me pourléchant sans nul, sans aucun respect,
Au nombre de déjeuners, de dîners que j'ai servis,
De cette multitude de viande-légumes et autres mets,
D'être maltraitée: et lavée, et frottée, et polie,
Avant d' être redressée sur table comme il se fait...
Mes compagnes, les assiettes connaissent le même port,
Nous nous entendons bien et éprouvons de l' amitié,
Mais plus que moi elles subissent le terrible, le mauvais sort
D' une bien cruelle, d' une éprouvante chute et sont brisées...
Alors je ressens une grande peine en mon corps,
Car plus jamais je ne serai posée à leurs côtés.
Que dire de cette cruelle mégère qui me manipule,
De ces serveurs qui me jette brutalement dans un sceau,
Où après balancée dans une machine de canicule
Je suis meurtrie et brûlée, désinfectée par les eaux
Et reconduite sans le moindre scrupule
Vers d' autres péstilantes salives, emplies de maux...
Aucune grâce, aucune pitié pour mes compétences,
Juste une cacophonie de bruits, de cris, de fracas.
Il ne faut, il ne faut jamais qu' en l'avenir je pense,
Chut tais toi, il ne faut pas, ne faut pas, en aucun cas...
Et malgré tout, et cependant, certains soirs je pense
Que moi, qu' en mon âme et conscience, ça ne peut être ça...
Je ne suis qu' une servante, qu' une humble fourchette
Et qui par erreur a atterrie dans un containeur
Parmi les sombres et sinistres résidus que l' on jettent,
Mais pour cet être errant, pour ce poète quel grand bonheur,
Un jour de commémoration, de gloire et de fête,
Car de son inséparable couteau ...je devins soeur....
Et si je ne m' appelais pas Murielle mais simplement Fourchette ???
En compagnie de mes soeurs, de cuillères et de couteaux.
Je suis de forme très banale et en mauvais argent
Et après tant de services j' ai grand besoin de repos,
Vis là depuis des décennies, ai oublié le temps,
Et présentement , je suis à cran et je suis à dos...
Lorsque je songe au nombre de bouches qui m'ont salie,
Me léchant, me pourléchant sans nul, sans aucun respect,
Au nombre de déjeuners, de dîners que j'ai servis,
De cette multitude de viande-légumes et autres mets,
D'être maltraitée: et lavée, et frottée, et polie,
Avant d' être redressée sur table comme il se fait...
Mes compagnes, les assiettes connaissent le même port,
Nous nous entendons bien et éprouvons de l' amitié,
Mais plus que moi elles subissent le terrible, le mauvais sort
D' une bien cruelle, d' une éprouvante chute et sont brisées...
Alors je ressens une grande peine en mon corps,
Car plus jamais je ne serai posée à leurs côtés.
Que dire de cette cruelle mégère qui me manipule,
De ces serveurs qui me jette brutalement dans un sceau,
Où après balancée dans une machine de canicule
Je suis meurtrie et brûlée, désinfectée par les eaux
Et reconduite sans le moindre scrupule
Vers d' autres péstilantes salives, emplies de maux...
Aucune grâce, aucune pitié pour mes compétences,
Juste une cacophonie de bruits, de cris, de fracas.
Il ne faut, il ne faut jamais qu' en l'avenir je pense,
Chut tais toi, il ne faut pas, ne faut pas, en aucun cas...
Et malgré tout, et cependant, certains soirs je pense
Que moi, qu' en mon âme et conscience, ça ne peut être ça...
Je ne suis qu' une servante, qu' une humble fourchette
Et qui par erreur a atterrie dans un containeur
Parmi les sombres et sinistres résidus que l' on jettent,
Mais pour cet être errant, pour ce poète quel grand bonheur,
Un jour de commémoration, de gloire et de fête,
Car de son inséparable couteau ...je devins soeur....
Et si je ne m' appelais pas Murielle mais simplement Fourchette ???
